Faillir avoir disparu, par Julia Burtin, le jeudi 26 mai 2016

Julia Burtin propose la conférence: "Faillir avoir disparu : lendemain de guerre dans les faubourgs auto-construits du Havre, ou comment raconter l'histoire conflictuelle du zonage industriel".

Faillir avoir disparu propose de revisiter l’histoire de la Reconstruction du Havre en se détournant de l’architecte Auguste Perret, en sortant du centre-ville et en s’intéressant au devenir des faubourgs auto-construits pendant l’Entre-deux-guerres suite aux bombardements aériens de 1944.

Faillir avoir disparu se penche plus particulièrement sur l’improbable trajectoire d’un quartier qui par deux fois aurait dû disparaître suite à des décisions étatiques (en 1945 et en 1995) mais qui, à la faveur de l’engagement de ses habitant.e.s et de jeux d’acteurs et d’intérêts complexes, est parvenu à tenir sa position et à se maintenir sur la carte.

Faillir avoir disparu, en narrant l’histoire foncière d’un espace convoité et progressivement encerclé par le Port autonome du Havre, relie l’histoire de la guerre, de la ville et celle de l’industrie à travers la mise en œuvre controversée d’un dispositif de gestion territoriale, le « zonage » - et son actualisation contemporaine par l’introduction politique des zones Seveso.

Faillir avoir disparu, c’est enfin et surtout, depuis les années 1920 et jusqu'à aujourd'hui, l’histoire d’une confrontation entre une vision technopolitique de la ville et l’affirmation de « formes de vie » (Wittgenstein) agencées autour de maisons comprises comme des « espaces d’auto-appartenance et de jeu libre des forces » (Schwartz).

Cette soirée est la troisième du Cycle "Habiter l'autre ville : foraine" de mars à juin 2016:

Le Doctorat Sauvage En Architecture vous invite à quatre soirées, quatre mois pour interroger et réfléchir, dans différents contextes et à différentes époques, sur les formes d'habitats légers et mobiles. Quatre sessions, encore, pour comprendre comment des événements historiques, des projets urbains d'infrastructures (etc.) induisent ces urbanités mobiles et provisoires. Une traversée, enfin, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme.